My Private Art Room Galerie, nouveau participant

Publié le par nomades-auxsourcesdelacreation

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Exposition du 13 au 29 mai 2011 My Private Art Room Galerie 22, rue Debelleyme 75003 Paris +33142777718 www.myprivateartroom.com

Ouvert du jeudis au dimanche de14hà20h Etdu18au22maidanslecadredes Journées nomades

WHY «FUTURE NOW» ? [curator statement]

« J’imagine que le thème m’est venu exactement comme les œuvres sont venues à moi. Car je me demande si nous choisissons vraiment les œuvres, si ce ne sont pas plutôt elles qui nous élisent. Car je ne veux pas être capable de dire pourquoi je les choisis. J’ai envie de croire que je ne peux pas le dire : je crois que je reste kantienne dans mon rapport à l’art, c’est un rapport amoureux qui refuse de verbaliser l’art en même temps qu’il accepte la limite du mot. Le sublime ne s’enferme pas dans le verbe, il lui échappe. C’est ce que je pense, c’est ce que je ressens surtout, devant les œuvres qui me touchent. Et si j’ai appris quelque chose de la philosophie, l’humilité est sans doute la leçon la plus précieuse qu’il m’ait été donnée d’apprendre : la grammaire s’avère bien trop petite, pour dire pourquoi on aime, pourquoi on pleure, pourquoi on sourit devant une œuvre. Je peux dire néanmoins ce que m’évoquent les œuvres de Sophie Thomassin et celles d’Irina Volkonskii. Leurs univers propres, et leurs univers en face à face.

Sophie Thomassin

J’ai connu Sophie il y a dix ans, quand ses œuvres faisaient danser des fantômes, quand elles enfermaient l’humour dans des « boîtes », avec des mots avec des dessins avec des couleurs, quand les mots de la certitude et les détournements de proverbes étaient aussi graves qu’ils étaient drôles. A l’image du futur, qui est incertain. Et qui pourtant a une fin. Exactement comme la vie. C’est cette tension, qui est pour moi le fil rouge des travaux de Sophie. L’intrication de la tentation et de l’interdit, de l’instant et de la fin, entre autres. Chez elle je vois un rapport à la vie et en lui un rapport à l’avenir. Car l’avenir est un peu le miroir de la vie : un miroir qui planerait au-dessus d’elle, comme une bonne étoile mais aussi comme une menace imminente. Un peu comme le ciel. Comme la chance. Il y a des choses auxquelles on n’échappera pas. A commencer par le mystère. C’est ce que me disent ses dernières toiles, qu’on n’échappe pas éternellement à l’inconnu. A l’imagination, aux monstres, aux rêves. A l’avenir et sa conscience.

Irina Volkonskii

L’univers d’Irina Volkonskii se retrouve dans cette spirale, là où souvent ce qui est inquiétant peut devenir rassurant, et inversement. C’est un geste où la beauté se méfie d’elle-même et se revendique à la fois. Irina crée de la beauté autant qu’elle refuse d’appartenir à sa religion ou à sa dictature - car le beau peut s’avérer dangereux. C’est sur ce fil que se tendent des œuvres qui résistent à la menace tout en créant du sublime. « Langue de bois » s’appellent ses « matriochkas ». Elle enracine la liberté féminine dans ses formes, précisément dans ce que des siècles et des civilisations ont voulu cacher, taire, dissimuler : elle remplace la honte par la fierté. Irina met l’oubli et la mémoire dans le même geste. Car le passé est aussi présent et à venir : tout dépend des continents, des circonstances, des vies. Alors Irina, c’est l’engagement. A travers une réminiscence des formes et des mots, souvent. Des crayons géants de toutes les couleurs de l’enfance, des robots qui se rient de l’avenir autant qu’ils s’en inquiètent, des « rêveurs [qui] poussent la tête en haut car ils sont condamnés » ou des strass ordonnant qu’« il est interdit de marcher sur les idées » : les titres des œuvres d’Irina crient comme la liberté, dénoncent, s’indignent, se retournent, résistent. Elles n’arrêtent pas de le dire, que le futur commence maintenant. Que l’opinion commune est parfois dangereuse, qu’elle menace de son nombre et de son préjugé. Qu’il faut se méfier des livres d’Histoire et de ce qu’on veut nous apprendre, qu’il vaut mieux fouiller, et pour ça il suffit de regarder. Irina fait avec ses mains ce que les philosophes font avec les mots : elle « questionne la question » comme disait Leibniz.

Créatures

« Future is now » m’est apparu comme la dialectique idéale pour cette exposition. Celle qui dit en filigrane que l’humain est un animal esthétique d’une part. C’est-à-dire en proie à l’inconnu de la création et de la finitude, en proie à la conscience de la finitude et à la limite du concept devant l’émotion. Celle qui dit d’autre part que la vie n’est rien d’autre que le « telos » des Grecs : à la fois le sens et le chemin, la fin et les moyens. Que le futur soit maintenant, c’est une bonne nouvelle, ça donne envie d’attraper la vie immédiatement, mais c’est aussi excitant qu’inquiétant, et c’est ici que se répondent les deux artistes. Dans la vigilance comme dans la fantaisie, dans la conscience comme dans l’inconscience, les œuvres semblent prendre acte de l’incertain. Au final elles ne sont nulle part des visages humains : de symboles en métaphores, elles ne dessinent pas seulement des objets ou des animaux, mais ce que j’ai envie d’appeler des créatures : des figures aussi familières qu’elles sont mystérieuses. »

INEDIT

"FutureNOW" présente les œuvres récentes de Sophie Thomassin et Irina Volkonskii : peintures, sculptures et installations. Vous pourrez notamment découvrir pour la première fois les peintures d'Irina Volkonskii, jeune créatrice pluri-média dont les installations ont été présentées au Palais de Tokyo et au Centre Pompidou, également reconnue dans l'univers de la mode pour ses créations de bijoux en collaboration avec Jean-Charles de Castelbajac et bien d'autres.

LE CONCEPT & LA GALERIE

Après une petite décennie passée à la tête d'une galerie installée, Alexandre Rivault, marchand et collectionneur d’art contemporain, propose désormais un projet d’expositions sur le principe de la carte blanche, à Paris, au cœur du Marais. Fondé sur l’idée de l’intimité de la rencontre avec des œuvres et des artistes, My private art room se définit comme un espace de partage et de découvertes artistiques à travers une programmation ouverte à tous les médias, sur proposition d’un curator invité. En mai 2010, Alexandre Rivault a choisi d'inviter Axelle Emden à programmer une exposition.

Ex-collaboratrice du Figaro, du CNRS et d'YB Editions, Axelle Emden rencontre Alexandre Rivault alors qu'elle est rédactrice en chef et directrice de la publication de CultureCie.com, webmagazine dont elle est la fondatrice - actuellement fermé pour de jolis travaux. Elle est aussi la créatrice d'une agence qui porte bien son nom : Culture in Paris. Pour sa première exposition, Axelle Emden a choisi de présenter les œuvres récentes de Sophie Thomassin et d'Irina Volkonskii.

PARCOURS DU MARAIS

La galerie sera ouverte dans le cadre des Journées Nomades du Marais du 19 au 22 mai, durant lesquelles Sophie Thomassin et Irina Volkonskii exposent également à quelques pas de là avec une trentaine d'artistes, à l'Hôtel Ecquevilly transformé pour l'occasion en "galerie Ephemeert".

UN JOUR UNE OEUVRE FAIT SON CINEMA

Le 18 mai 2011, alors que le haut Marais sera en ébullition pour le vernissage des Journées Nomades, My private art room sera dépossédé des "Matrioshkas" d'Irina Volkonskii, repérées à l'occasion de l'avant- première du film de Maïwenn, "Polisse", présenté dans quelques jours à Cannes et en compétition pour le 64ème Festival. Tandis que les "Langues de bois" seront empruntées à la galerie pour le tournage du prochain film de Sophie Marceau, une nouvelle œuvre investira la rue Debelleyme...

CONTACTS

Alexandre Rivault - Galeriste - +331 42 77 77 18 - contact@myprivateartroom.com Axelle Emden - Curator - axelle@cultureinparis.fr - www.cultureinparis.fr

Axelle Emden

Publié dans Galeries

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